Biographie
Kama La Mackerel est un·e artiste pluridisciplinaire, éducateur·ice, auteur·ice, médiateur·ice culturel·le et traducteur·ice littéraire mauricien·ne qui vit au Canada. Sa pratique est ancrée dans les notions de justice, de bienveillance, d’amour, de décolonialité, d’hybridité, de cosmopolitisme, de guérison ancestrale, et d’empowerment individuel et collectif.
Son recueil de poésie ZOM-FAM (Metonymy Press) fut nommé au CBC Best Poetry Book, au Globe and Mail Best Debut, et était finaliste pour le QWF Concordia University First Book Award et le Writers’ Trust of Canada Dayne Ogilvie Prize. La revue World Literature Today a décrit ZOM-FAM comme « un jalon historique dans la littérature mauricienne ».
Sur le plan littéraire, Kama s’intéresse en particulier aux articulations biographiques : le « je » comme étant hybride et multiple dans ses identités et expressions. Iel développe, à travers ses recherches et créations, des poétiques queer et décoloniales entre le kreol, le français et l’anglais.
Entrevue
Non, je ne lisais pas de poésie quand j’étais à l’école. En fait, je ne lisais pas du tout ! Je viens d’une famille pauvre, de classe ouvrière, où notre lignée a travaillé dans des champs de cannes de génération en génération jusqu'à mes parents. J’étais la première personne de ma famille à finir ma scolarité. En conséquence, je n’ai pas grandi dans un contexte où j’avais accès à la culture et il n’y avait pas d’occasion pour découvrir la poésie dans notre système d’éducation dans les débuts des années 90 à l’île Maurice. Donc, je ne me suis mis·e à lire de la poésie que très tard, une fois adulte.
n/a
« La Migration » de Natasha Kanapé Fontaine. J’aime beaucoup les poèmes qui ont une forte qualité orale, qu’on peut presque chanter à haute voix, où la voix du/de la poète se mélange à l’unicité de la voix du/de la lecteur·ice pour créer un troisième et unique espace magique où les voix et subjectivités se rencontrent. Le style poétique de Natasha Kanapé Fontaine fait exactement cela, et nous transporte ainsi dans l’oralité autochtone et dans une rencontre intime avec l’autre. Mémoriser ce poème me permettrait de faire honneur à cette intimité.
J’aime aussi beaucoup la poésie qui met les territoires en lien avec le corps à travers l’utilisation du langage. Je trouve que ce poème conjugue très bien cette qualité, ce qui me touche, et me donne envie de mémoriser ce poème pour qu’il puisse vivre en tout temps dans mon cœur.